Message de bienvenue

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Ces derniers temps les medias ont beaucoup parlé des « fausses nouvelles » (fake news). Il s’agit en général d’informations publiées par des piliers de la presse qui sont ensuite reléguées à de la fiction par une tierce partie – la plupart de du temps le sujet de l’actualité en question. Bien sûr cette pratique n’est pas entièrement nouvelle, mais ce qui rend la tendance actuelle inquiétante est la rapidité avec laquelle elle est devenue une pratique politique, et avec quelle facilité la population paraît maintenant accepter qu’une information considérée comme fiable à un moment donné soit si aisément discréditée et rejetée. Ce qui est encore plus perturbant, c’est que le phénomène des « fausses nouvelles », sape avec régularité la confiance que les gens ont dans les institutions traditionnelles démocratiques et gouvernementales.

Ceci n’est qu’un exemple des nombreux développements qui affectent la manière dont tous, dans la profession des Archives et de la gestion de documents, nous nous devons de constamment réévaluer notre rôle et notre place dans la société. Les décisions que nous prenons sur la sélection, la conservation et l’accessibilité des documents ont un effet profond et durable sur la mémoire de la société et sur la compréhension que chaque individu a de sa place dans la société et de ses liens avec la communauté. Les tendances telles que les « fausses nouvelles » vont et viennent, mais nous devons nous assurer que la réputation et la confiance du public dans les Archives reste intactes, et que les générations futures peuvent compter sur les documents que nous conservons pour être des  preuves fiables qui font autorité des déclarations, décisions et actions passées.

Dans ce contexte, la Conférence ALA-ICA 2017, et son thème « Archives, Citoyenneté, Interculturalisme » vient à point comme événement important pour la communauté internationale. Elle rassemble en un programme les défis professionnels les plus significatifs auxquels nous faisons face, notamment : les cultures ancestrales ; les droits de l’homme ; le trafic illicite du patrimoine documentaire ; la protection des données personnelles ; les systèmes numériques et l’interopérabilité ; les problématiques juridiques contemporaines ; la coopération régionale ; et la reprise après sinistre. Il s’agit là de domaines complexes qui, j’en suis certain, généreront de nombreuses analyses, discussions et débats pour nous tous. Je suis tout aussi certain que ces discussions offriront de nouvelles pistes de réflexion que nous ramènerons avec nous pour le plus grand bénéfice de nos propres institutions.

Je félicite ALA, et en particulier sa Présidente, le Docteur Mercedes de Vega, d’accueillir cet événement exceptionnel et j’encourage toute la communauté de l’ICA à saisir cette opportunité de participer, contribuer et apprendre les uns des autres pour assurer que notre communauté professionnelle continue de servir le public de la meilleure des manières possibles – et dans le même temps fournisse l’antidote aux « fausses nouvelles » !

 David Fricker

Président de l’ICA.


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J’ai l’honneur de saluer la communauté internationale des archives et de vous informer que la prochaine Conférence ALA-ICA se tiendra à Mexico en novembre 2017. L’ICA réunit des experts du monde entier afin de se pencher sur les divers aspects du rôle, tellement essentiel mais si souvent incompris, des archives. Cet événement de grande envergure permettra le partage d’idées, d’expériences et de connaissances en matière d’archivage, d’un point de vue global. Le but est d’attirer l’attention de la communauté internationale sur les besoins prioritaires des archives dans leurs dimensions gouvernementales, législatives, universitaires, technologiques, médiatiques, citoyennes et professionnelles.

La Conférence va se tenir cette année, pour la première fois, dans un pays d’Amérique latine, ce qui constitue pour la région une occasion extraordinaire de stimuler la modernisation de sa gestion archivistique et d’insister sur l’urgence de prêter attention à son patrimoine documentaire.

Car le talon d’Achille des archives latino-américaines est celui du professionnalisme et du manque de formations qualificatives, ce qui s’explique par l’inadéquation des politiques de communication et de diffusion internes et externes. Elles souffrent également d’un déficit d’image, car pour beaucoup « archives » riment avec « dossiers poussiéreux », idée ô combien fausse qu’il est grand temps de dissocier des archives modernes ; nous y parviendrons en les rendant accessibles au public et aux médias en vue de mieux exploiter les informations qu’elles contiennent.

Les archives nous rappellent qu’elles recèlent des informations bien plus nombreuses que celles que nous manions en tant que société. Parce que la mémoire n’est pas figée, sauf quand il s’agit de conserver des contenus porteurs de vérités. Parce que l’histoire n’est pas écrite par les vainqueurs, mais dictée par les archives. Et enfin, parce qu’en permettant d’éviter de partir à la recherche d’un passé irrécupérable, celles-ci offrent la possibilité de connaître un présent moins hasardeux et un avenir ancré dans des bases plus solides.

 Mercedes de Vega

Présidente de l’Asociación Latinoamericana de Archivos (ALA) et
Directrice générale des Archivo General de la Nación – Mexique.